Karine DESHAYES, grande interprète de ROSSINI…

ROSSINI est le compositeur de prédilection de Karine DESHAYES

Elle l’a beaucoup interprété à l’opéra et en récital, et choisi pour son tout dernier disque solo « Une vie de Rossini » sorti en avril 2016.

Et c’est aussi Gioachino ROSSINI que la grande mezzo-soprano a choisi pour le programme de son récital avec piano de Neauphle-le-Château du 4 décembre prochain : ‘Salon Rossini’.   Tous les détails sur le concert en cliquant ICI 

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Karine DESHAYES (photo Aymeric Giraudel)

Mais en dehors du ‘Barbier de Séville’, pourriez-vous citer d’autres opéras de ROSSINI ? Et connaissez-vous sa vie, qu’il a passée en partie à Paris et où il mourut, et son oeuvre, qui est innombrable ?

Eh bien nous allons vous décrire tout çà ici même (source encyclopédie Larousse).

Comptant parmi les plus grands compositeurs du XIXe siècle (Pesaro 1792-Paris 1868), par l’importance et la qualité de son répertoire, son nom se rattache surtout à l’opéra (une quarantaine) : ses œuvres les plus populaires sont encore de nos jours Le Barbier de SévilleLa Cenerentola (d’après Cendrillon), La Pie voleuseL’Italienne à Alger et Guillaume Tell. Il a aussi laissé des œuvres de musique sacrée, notamment un Stabat Mater et une Petite messe solennelle composée dans ses dernières années. Nous pourrions citer aussi de nombreuses mélodies, cantates, hymnes et choeurs, et oeuvres instrumentales.

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Gioachino ROSSINI

La grande période italienne

Gioachino Rossini a pour père un modeste musicien et pour mère une chanteuse qui court après le cachet. Très tôt, il s’initie au chant, puis, quand il est élève du Lycée musical de Bologne (1804-1810), il apprend la science du contrepoint en déchiffrant les partitions de Mozart et de Haydn. Il joue de plusieurs instruments pour gagner sa vie et écrit un premier opéra, Demetrio e Polibio (1806), ainsi que des sonates et des cantates qui révèlent un sens de l’harmonie et de l’instrumentation assez rare dans l’Italie d’alors. Un opéra-bouffe, La Cambiale di matrimonio (le Contrat de mariage, 1810), lui ouvre les portes des meilleurs théâtres du Nord (Venise, Ferrare, Milan). C’est avec Tancredi (1813) et l’Italienne à Alger (id.) qu’il aborde l’opéra sérieux (opera seria).

Appelé à Naples, ROSSINI y trouve un orchestre chevronné, une troupe de chanteurs incomparables – dont fait partie sa future femme, qui sera aussi sa plus grande interprète –, et un public amateur de nouveautés. Avec Elisabetta, regina d’Inghilterra (1815) puis Otello (1816), il transforme les lois de l’opera seria, soignant l’écriture vocale (d’où le reproche, qui lui est parfois fait, d’abuser des vocalises) et développant le rôle de l’orchestre et des chœurs.

Mais son grand triomphe – malgré une première houleuse à Rome, le 20 février 1816 –, il l’obtient avec le Barbier de Séville, construit autour du personnage de Figaro. Écrit en 15 jours, cet opéra est le plus célèbre du compositeur.

ROSSINI y développe les qualités de ses ouvrages antérieurs : le recours fréquent à des ensembles (duos, trios, quatuors…), un sens aigu de l’humour en musique, une définition précise de ses personnages, enfin un grand sens de l’orchestre et du théâtre font de cet ouvrage un des grands modèles de la comédie belcantiste. Dans sa célèbre cavatine, « Una voce poco fa », Rosine fait preuve de toute sa rouerie.

Il prend congé du genre léger avec La Cenerentola (Cendrillon) et La Gazza ladra (la Pie voleuse), en 1817, et puise chez Walter Scott l’inspiration de la Dame du lac (1819).

La fertile époque parisienne

Après un séjour à Vienne (1822), où il provoque l’enthousiasme du public, mais aussi la jalousie de Weber, ROSSINI crée Semiramide à Venise (1823), puis tente sa chance à Londres. Mais, l’épisode anglais tournant au fiasco financier, il arrive en France à l’invitation de Charles X et se fixe à Paris. Nommé directeur du Théâtre-Italien, il est aussi premier compositeur du roi et inspecteur général du chant. Tenant compte des impératifs du style français incarné par Boieldieu, il remanie profondément deux œuvres antérieures, qui deviennent le Siège de Corinthe (1826) et Moïse et Pharaon (1827), puis écrit le Comte Ory (1828). Guillaume Tell (1829), un opéra historique qui trahit un sens de la nature inattendu, déçoit le public, mais devient le prototype du grand opéra à la française.

Perdant ses fonctions officielles après la révolution de 1830, ROSSINI ne peut que constater la vogue de Meyerbeer (qu’il avait fait venir à Paris), tout en ouvrant lui-même les portes du succès à Bellini et à Donizetti. Il donne encore ses Soirées musicales (1836), avant de repartir en Italie, d’abord à Bologne, où est créé le Stabat Mater (1842), puis à Florence, en 1848. Il en profite pour soigner sa santé, devenue déficiente en raison du surmenage. Une fois rétabli, il revient en 1855 à Paris, qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort, en 1868. Sous le titre Péchés de vieillesse sont réunies quelque deux cents pièces (vocales et instrumentales) datant de cette époque. Il s’y ajoute la Petite Messe solennelle, exécutée en 1864 et orchestrée en 1866. La dépouille mortelle de ROSSINI, transportée à Florence en 1887, y sera inhumée en la basilique Santa Croce.

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Gioachino ROSSINI

L’esthétique rossinienne

Surnommé le « Napoléon de la musique » par Stendhal, son premier biographe (Vie de Rossini, 1823), ROSSINI incarne aussi pour le philosophe Schopenhauer un idéal esthétique. Tenant compte des réformes apportées à l’opéra par Mozart, il multiplie les grands airs, les duos, les ensembles, en les entrecoupant parfois d’interventions du chœur, avec un sens éprouvé de la dramaturgie. Prenant acte de la disparition du castrat, il redistribue complètement l’échelle des tessitures vocales.

Créateur d’une trop brève école de chant française, qui unit les principes du bel canto à ceux de la noble déclamation, Rossini se montre également fidèle aux objectifs d’une musique dont la beauté doit demeurer vierge de toute subjectivité. C’est pourquoi il se tiendra à l’écart de la vague de romantisme européen dont il est le contemporain.

Le Parisien d’adoption

À Paris, ROSSINI fut un acteur de la vie culturelle qui aimait recevoir, en son appartement de la Chaussée-d’Antin, toute une génération de jeunes compositeurs français (Saint-Saëns en tête) désireux de rompre avec Wagner, que lui-même détestait. Il y prodigua également ses conseils à des cantatrices qui propagèrent ensuite ses conceptions personnelles du chant. En revanche, les musiciens ou interprètes qui ne lui plaisaient pas avaient tout à redouter sa causticité.

ROSSINI laissa aussi le souvenir d’un épicurien, connaisseur en bons vins et amateur de bonne chère. Il avait sa table attitrée dans plusieurs grands restaurants de la capitale, et c’est lui, paraît-il, qui aurait inspiré au chef du Café anglais le célèbre « tournedos Rossini » au foie gras. Il ne s’en tint pas là, car il publia tout un livre de recettes !

Une vie bien remplie !

Entre Karine DESHAYES et le répertoire de Rossini, c’est une longue histoire. Rosine, Angelina, Elena et Isolier sont autant de rôles qu’elle a chantés à l’Opéra de Paris, à Lyon, Bordeaux, Nancy, Tours, Avignon, Nantes et Angers, ainsi qu’au Metropolitan de New York et à l’Opéra de San Francisco. Elle inscrit régulièrement des airs de Rossini au programme des concerts qu’elle donne à travers la France.

Karine DESHAYES vient donc d’enregistrer un magnifique album consacré au compositeur qu’elle aime tant « Une vie de ROSSINI ».

 

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Le disque ‘Une vie de Rossini’ (photo Aymeric Giraudel)

Pour l’occasion, Karine DESHAYES s’est entourée des ‘Forces Majeures’, sous la baguette de Raphaël Merlin, par ailleurs violoncelliste du Quatuor Ébène.
Bien plus qu’un simple florilège des plus beaux airs de RossiniKarine DESHAYES et Raphaël Merlin ont conçu le programme de ce disque comme on écrit une histoire, retraçant les moments marquants de la vie du compositeur.
Outre de célébrissimes arias extraits de La Cenerentola, La Dona del Lago ou Le Barbier de Séville, qui sont autant de morceaux de bravoure que Karine DESHAYES a déjà chantés sur scène à maintes reprises, on peut également y découvrir une autre facette de l’oeuvre de Rossini : un Rossini mélodiste, moins connu, avec des airs plus lents dans lesquels, explique la mezzo-soprano, «il fait passer beaucoup d’émotions». Enfin, on appréciera également la sublime cantate Giovanna d’Arco, sorte de mini-opéra de seize minutes d’une bouleversante intensité.
Et la critique est vraiment élogieuse.
‘Choc’ Classica (juin 2016) – « Comme dans tout ce qu’elle fait, Karine Deshayes est ici le contraire d’une diva égotiste, la musique est plaisir partagé. »  – « C’est parce qu’elle ne joue pas la carte de l’épate qu’elle conquiert. Tout ici sonne vrai et juste. Et comme, évidemment, la technique est suprême, nous sommes comblés. » (Sylvain Fort dans ‘Classica’ juin 2016)
« Dotée d’une technique éblouissante combinée à une musicalité et une sensibilité hors pair, Karine Deshayes fait ici merveille et nous offre, tour à tour brillant ou recueilli, pétillant ou émouvant, un Rossini d’anthologie ! » (France Musique, 25 avril 2016)
Voici une très intéressante vidéo réalisée pendant l’enregistrement, où elle parle, avec sa simplicité habituelle, de la genèse de ce projet avec Raphaël Merlin, du compositeur qu’elle a le plus interprété à l’opéra… et vous pourrez apprécier quelques extraits…

 

Pour notre concert de Neauphle-le-Château, Karine DESHAYES interprétera de nombreux airs qui figurent sur ce disque.

Elle chantera, accompagnée au piano par Dominique PLANCADE, des mélodies, et des airs célèbres de plusieurs opéras, parmi les plus connus de Rossini : Le Barbier de Séville, Semiramide, Otello, La Dame du lac.

Et aussi la cantate « Giovanna d’Arco » (Jeannne d’Arc), oeuvre d’une grande beauté.

On peut aussi admirer toute la qualité et l’aisance vocale de Karine DESHAYES dans cette mélodie, de Gounod cette fois, « Le Soir ».  C’était en juin 2015 dans le ‘Magazine’ de France Musique, accompagnée par l’Ensemble Contraste avec lequel elle venait d’enregistrer un disque de mélodies françaises et de musique de chambre ‘Après un rêve’ chez Aparté.

 

Ne manquez surtout pas le privilège de pouvoir entendre, près de chez vous, cette grande voix française, au sommet de sa carrière et réclamée par les plus grandes scènes françaises et internationales ! 

Le concert de Karine DESHAYES, c’est le Dimanche 4 décembre 2016 à 17h00 à Neauphle-le-Château, église Saint-Nicolas.

Il est prudent de réserver !!

Réservations : en ligne dans notre site ICI, ou en appelant le 06.81.98.28.62

 


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