L’OPUS 54
SCHUMANN, pourtant prolixe, qui disait que « créer c’est se souvenir de ce qui n’existe pas », n’a eu de « mémoire » que pour un seul concerto pour piano (de même un seul pour violon, un seul pour violoncelle) et c’est CLARA qui l’a joué pour la première fois en Décembre 1845. Il ne connut pas le succès qu’il aurait mérité car le public de l’époque attendait chaque fois de la « virtuosité », ce que SCHUMANN qui avait eu une grosse dizaine d’années auparavant un accident à la main droite, ne se résolvait à tenter…
Et puis, l’oreille « mémorisante » du grand compositeur était sans doute plus flattée par la mélodie et par la grâce de son développement que par l’agilité de doigts qui courent sur le clavier entre es touches noires et blanches sans dégager d’émotion… Or toute sa musique en suinte de chaque portée et c’est, évidemment, pour cela qu’elle a franchi les siècles.
Robert SCHUMANN fait penser à GERSCHWIN. Certes leurs musique n’ont que peu de rapports si ce n’est un un lien d’union plus fort que tous les autres imaginables : la qualité d’invention. Mais tous deux ont eu à lutter contre les démons d’un esprit malade (syphillis sans doute chez SCHUMANN, cancer chez GERSCHWIN) qui se laissait envahir par eux après une large période de fertiles imaginations produites par des esprits vifs et brillants. C’est dans cette oscillation involontaire que ces caractères se sont révélés et qu’ils peuvent encore plus nous toucher, nous qui le savons.
La musique fut tout pour SCHUMANN qui écrivit à sa mère un diagnostic sur son génie musical, tout à fait juste : « Je suis arrivé à la conviction qu’avec du travail, de la patience et un bon professeur, je serais capable, en deçà de six ans, de défier tout pianiste… À part ça, je possède une imagination et peut-être une habileté pour le travail individuel de création ». Vraiment, il ne se trompait en rien sur ses capacités. Malheureusement, la vie décida de contrarier l’apothéose de son talent en le faisant errer dans des lande inconnues qui rendaient son regard vague et ses propos inadaptés et répétitifs, selon les dires mêmes de eux qu’il rencontrait dans ces périodes.
Un fait assez caractéristique de sa production est qu’il se consacra à un genre et rien qu’à lui, pat vagues. C’est ce qui explique qu’il écrivit en une année une flppée de Lieder, et un seul concerto pour piano, un seul pour violon, un seul pour violoncelle… La fin fut atroce, vous le savez. Interné à sa demande, il alternait des périodes de lucidité et d’autres de total repliement, livré seul à ses démons. pour oublier cette tristesse, écoutons vite SON concerto de piano en la mineur. Il est ici cette superbement interprété par Martha ARGERICH avec l’orchestre du Gewandhaus sous la direction échevelée de Riccardo CHAILLY…
PREMIER MOUVEMENT, Allegro affettuoso
DEUXIÈME MOUVEMENT Andantino grazioso
TROISIÈME MOUVEMENT, Allegro vivace
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