Ces compositrices, que le ‘Trio EMPREINTE’ a choisies
pour son programme du concert de NEAUPHLE-LE-CHATEAU
du 16 novembre 2014, à 17h., Maison du Jeu de Paume
Nous vous proposons ici de mieux connaître la vie, la carrière, les oeuvres principales… des compositrices qui figurent au programme du concert de Neauphle-le-Château.
En effet, durant leur vie, elles furent aussi des muses, et des interprètes de leurs oeuvres, ou d’autres…
Un petit rappel donc du programme… intitulé « Muses, Interprètes et Compositrices », par le Trio EMPREINTE, en référence aux compositrices des oeuvres interprétées :
- Trio, de Germaine TAILLEFERRE (1916-17) – Pour violon, violoncelle et piano (adaptation pour violon, saxophone ténor et piano d’Emilie HEURTEVENT)
- Trio lyrique, d’Ida GOTKOVSKY (1984) – Pour violon, saxophone alto et piano
- Romance opus 23, d’Amy BEACH (1893) – Pour violon et piano
- Romance, Bohémienne, de Pauline VIARDOT-GARCIA (1868) – Pour violon et piano (adaptation pour saxophone soprano et piano d’Emilie HEURTEVENT)
- Suite en trio opus 59, de Mel BONIS (1903) – Pour flûte, violon et piano (adaptation pour saxophone soprano, violon et piano d’Emilie HEURTEVENT)
(si vous souhaitez écouter ces oeuvres, dans des interprétations néanmoins souvent différentes de celles du Trio Empreinte, vous pouvez vous reporter à notre AUTRE ARTICLE de notre site)
Germaine TAILLEFERRE, 1892-1983, France
«Une Marie Laurencin pour l’oreille» : c’est ainsi que Jean Cocteau parlait de Germaine TAILLEFERRE, l’unique femme du célèbre ‘Groupe des Six’.
Titulaire des plus hautes récompenses du conservatoire de Paris, fidèlement liée à ses camarades Darius Milhaud et Arthur Honegger, elle est appelée par Erik Satie et Jean Cocteau à faire partie (avec Poulenc, Auric et Durey) du « Groupe des Six ».
Ces jeunes compositeurs, encouragés par Jean Cocteau, se mobilisent contre les « brouillards » impressionnistes et le « sublime » wagnérien. En même temps ils se laissent inspirer par les formes musicales populaires et folkloriques. Il y aura toujours chez Germaine Tailleferre le respect des traditions musicales, notamment des maîtres du XVIIIème siècle, associé à l’utilisation instinctive de la polytonalité.
Amie de Stravinsky, Diaghilev, Ravel, Chaplin, Picasso, collaboratrice des plus grands écrivains de son temps, notamment de Claudel, Valéry, Ionesco, Soupault, Tardieu…
Germaine TAILLEFERRE a, par sa musique optimiste, séduit les plus illustres interprètes : Ricardo Vinès, Marguerite Long, Arthur Rubinstein, Jacques Thibaud, Alfred Cortot, Lily Laskine, Nicanor Zabaleta… et des chefs aussi prestigieux que Pierre Monteux, Thomas Beecham, Léopold Stokowski, Serge Koussevitzky, Willem Mengelberg.
Elle laisse, après une longue vie, quelque cents oeuvres : piano, musique de chambre, musique symphonique, ballets, opéras, musiques de films, mélodies. Elle était officier de la Légion d’honneur, grand-croix de l’ordre du Mérite, Grand Prix musical de l’Académie des beaux arts, Grand Prix musical de la Ville de Paris.
Alfred Cortot, qui a été l’interprète de sa première sonate violon-piano (avec Jacques Thibaud) et de son premier concerto pour piano et orchestre, attribue à Germaine TAILLEFERRE « une place de choix » dans l’histoire de la musique française de piano. Sa production, écrit-il, « offre aux virtuoses le précieux appoint d’une oeuvre écrite par une musicienne instruite de leurs plus fines exigences pianistiques. »
Notice de Georges Hacquard, Président de l’Association Germaine Tailleferre
Ida GOTKOVSKY, née en 1933, France
Compositrice et pianiste, elle a vécu dans une famille de musiciens.
Ses études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, notamment dans la classe de Nadia BOULANGER. lui ont valu tous les prix d’écriture et de composition. Elle obtient également le Prix Lili Boulanger, le Prix Blumenthal, le Grand Prix Musical de la Ville de Paris, deux prix de l’Institut de France et le Prix de la SACEM.
Très vite, sa notoriété dépasse les frontières et Ida GOTKOVSKY est sollicitée pour participer à de nombreux jurys internationaux et est nommée professeur de composition au Texas.
Parallèlement ses œuvres sont interprétées en Europe aux États-Unis, au Japon, en Australie, où elles sont reçues comme les ambassadrices de la culture française.
Connue pour son écriture prolifique au langage contemporain vigoureux, Ida GOTKOVSKY ne délaisse aucune formation, de la musique de chambre, vocale et instrumentale à la musique symphonique.
Pauline VIARDOT, née GARCIA, 1821-1910, France
Pauline VIARDOT est l’une des figures dominantes du monde artistique et littéraire du XIXe siècle. Fille du ténor Manuel GARCIA et sœur de la grande diva romantique Maria Malibran, elle marque son temps par ses dons exceptionnels de cantatrice et son jeu dramatique, autant que par la vivacité de son esprit et la beauté de ses compositions,
Amie intime de George Sand et de Chopin, aimée avec passion par l’écrivain Ivan Tourguéniev pendant quarante ans, elle va, grâce à la réputation de son salon parisien, lancer la carrière de SAINT-SAËNS, GOUNOD ou FAURÉ…
Mariée à l’écrivain et critique d’art Louis VIARDOT, elle parcourt l’Europe où l‘acclament des foules en liesse. Clara SCHUMANN avec qui elle joua à quatre mains, DELACROIX, FLAUBERT, LISZT, BERLIOZ ou TCHAÏKOSKY furent ses admirateurs, ses amis, ses intimes.
Celle dont le timbre de voix évoquait par synesthésie les « oranges amères » pour SAINT-SAËNS, composa essentiellement des œuvres vocales dont trois opérettes. ainsi que des pièces de musique de chambre.
Mélanie BONIS, 1858-1937, France
Issue d’une famille modeste de la petite bourgeoisie parisienne, rien ne prédispose Mélanie BONIS à une destinée musicale. Comme il y a un vieux piano dans l’appartement de ses parents, elle s’initie de manière autodidacte. Grâce à l’influence d’un ami de la famille, musicien de l’opéra de Paris remarquant le talent naturel de la jeune fille de 12 ans, ses parents lui offrent des leçons de piano et de solfège. Elle sera ensuite présentée à César FRANK qui l’initiera à la composition et lui ouvrira les portes du Conservatoire de Paris en 1876, partageant alors les mêmes bans que DEBUSSY et PIERNÉ.
Malgré ses bons résultats, notamment un premier prix d’harmonie et l’estime qu’elle inspire a ses professeurs, Mélanie BONIS est contrainte de démissionner en raison d’une forte pression familiale. Amoureuse d’un jeune homme chanteur et journaliste Amédée LANDELY HETTICH, rencontré dans la classe de chant, ses parents s’opposent au mariage et lui font épouser à contre coeur un riche industriel de 25 ans son ainé, avec lequel elle aura trois enfants.
Coupée du monde musical pendant dix ans. elle retrouve finalement HETTICH qui l’encourage à composer. De leurs retrouvailles secrètes naîtra une petite fille que Mélanie Bonis ne pourra reconnaître. Le temps la libérant progressivement de ses obligations familiales, elle travaille davantage et fait des efforts pour faire connaître sa musique. Unique femme de la Société des Compositeurs en tant que secrétaire, son oeuvre est diffusée dans les salons bourgeois et quelquefois dans les grandes salles parisiennes.
Tombées dans l’oubli après sa mort, ses compositions fines de style post-romantique, teintées d’impressionnisme et d’orientalisme ont peu à peu été redécouvertes et éditées. Celle qui signait sous le nom de Mel Bonis afin de masquer sa féminité retrouve aujourd’hui toute sa légitimité grâce à l’admiration et à l’investissement de ses descendants et d’associations dédiées à sa musique.
Amy BEACH, née CHENEY, 1867-1944, Etats-Unis
Amy BEACH est une compositrice et pianiste américaine, née Amy Marcy Cheney à Henniker (New Hampshire) le 5 septembre 1867, décédée à New York le 27 décembre 1944.
De talent précoce, après avoir étudié adolescente le piano et la composition dans son pays natal (mais elle fut surtout autodidacte), Amy CHENEY effectue ses débuts professionnels comme pianiste en 1883. Deux ans après, en 1885, elle épouse le docteur Henry Harris AUBREY BEACH et restreint alors considérablement ses activités de concertiste, se consacrant à la composition. Après des œuvres principalement dédiées au piano, elle se lance bientôt dans un projet ambitieux, une Messe, qui sera créée par la Haendel and Haydn Society of Boston en 1892. Amy BEACH sera la première femme compositeur à être jouée par cet organisme.
Mais elle reprendra activement sa carrière de concertiste au décès de son mari en 1910, effectuant notamment une grande tournée en Europe qui s’achève en 1914, année où elle regagne les États-Unis. Elle met un terme à ses activités en 1940.
On lui doit des compositions (qu’elle signe souvent sous le nom de Mrs. H.H.A. BEACH) dans des domaines très variés : piano, musique de chambre, mélodies (« songs », en anglais) pour voix et piano, œuvres chorales (pour diverses formations, dont une Grande Messe avec orchestre), un concerto pour piano, une symphonie (dite « gaélique ») et un opéra (Cabildo).
Clara SCHUMANN, née WIECK, 1819-1896. Allemagne
Originaire de Leipzig, son père, Friedrich WIECK, célèbre professeur de piano, fait d’elle une concertiste prodige dès l’âge de neuf ans. Se produisant en tournée à Paris en 1831, elle joue devant GOETHE, puis de retour, complète ses études de composition. Sa renommée précoce lui vaut d’être nommée pianiste de la cour d’Autriche en 1838.
Elle devient l’épouse de Robert SCHUMANN à l’âge de 21 ans, au terme d’une longue et douloureuse attente, provoquée par WIECK.
Grâce à Schumann qui l’initie à BACH et à BEETHOVEN, Clara SCHUMANN devient l’une des premières interprètes de son temps. Sa carrière fut cependant entravée par huit maternités. Très intime de Johannes BRAHMS qui lui voue une amitié passionnée, elle surmonte la mort de SCHUMANN en 1856 et reprend la vie errante de concertiste, donnant notamment plusieurs concerts avec le violoniste Joseph JOACHIM.
Inspiratrice et conseillère de deux des plus grands musiciens du romantisme, Clara SCHUMANN a sous-estimé ses dons de compositrice. Sa production, une quarantaine d’œuvres, est d’une réelle qualité dans la plus pure tradition romantique.
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Pour assister à ce concert du TRIO EMPREINTE, il est prudent de RESERVER vos places, soit directement dans notre site, en cliquant ICI,
ou en téléphonant au Syndicat d’Initiative de Neauphle-le-Château au 01-34-89-78-00 ou au 01-34-89-56-52
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