Pour ce tout premier concert RITMY dans la magnifique salle du CML, le jeune pianiste Japonais Keigo MUKAWA a récolté un succès amplement mérité en ce tout premier jour de printemps.
Une suite française tout en nuances de J.S. BACH, puis la sonate pour piano n° 8 de MOZART, pleine de fougue, composaient une première partie de concert où déjà se révélaient toute la virtuosité, la sensibilité et en un mot le grand talent de Keigo.
Une deuxième partie consacrée à la musique française nous a fait entendre la mazurka n°1 et l’allegro appassionato de Camille SAINT-SAËNS suivis de l’impromptu n°2 et le nocturne n°9 de Gabriel FAURE puis, en point d’orgue, le chef d’œuvre pianistique de Ravel « Gaspard de la nuit ».
Après de nombreux applaudissements et rappels, Keigo MUKAWA nous a offert en bis « Général Lavine – excentrique », un prélude de Debussy.
L’enthousiasme du public est bien illustré par ce texte écrit par la pianiste Viviane Redeuilh juste après le concert :
« Arrivée avec la cervelle en ébullition, sa suite de Bach m’obligea à me concentrer sur cette dentelle contrapuntique magnifiquement tissée.
La sonate de Mozart se trouva métamorphosée en myriade de détails plus charmants et élégants les uns que les autres, précision absolue liée à une grande puissance.
Je me trouvai plongée peu à peu dans une peinture raffinée, les Nihongas japonais, à la précision redoutable, fourmillants de détails dans une composition rigoureuse et chatoyante, qui allait aussi fort bien à Fauré et Saint Saëns. La puissance des doigts de K. Mukawa dans celui-ci m ‘évoqua le dessin des vagues de Hokusai, rappelez-vous les détails des crêtes de la vague, comme des doigts fantastiques.
Mais Ravel me plongea directement dans un univers psychédélique de poudre d’or, de laques grandioses, de raffinements nippons indicibles, façon Murakami électroacoustique.
Je n’ai jamais pris de drogue mais je ne vois pas comment l’une d’elles aurait pu me faire planer autant que son interprétation magistrale de Gaspard de la nuit. J’ai entendu un univers indescriptible et inouï, quelque chose de totalement neuf dans sa façon de faire entendre la partition.
Il va enregistrer Ravel, et à sa parution, dès potron-minet, je l’achèterai ! »
V. Redeuilh