Igor STRAVINSKY, et le scandale du ‘Sacre’…

Ce 6 avril 2021, nous célébrons le 50ième anniversaire de la mort d’Igor STRAVINSKY, né le 17 juin 1882 à Oranienbaum en Russie, et mort le 6 avril 1971 à New York.

L’occasion de vous proposer à nouveau cet article, ci-dessous, que nous avions écrit en mai 2013 pour célébrer les cent ans de la création du célèbre ‘Sacre du Printemps’ au Théâtre des Champs Elysées.

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Il y a déjà 100 ans, le scandale du ‘Sacre’…

C’était le 29 mai 1913, la création du « Sacre du Printemps » au Théâtre des Champs-Elysées à Paris, avec les ‘Ballets Russes’ de Diaghilev.

Igor STRAVINSKY

Soirée mémorable, ‘scandale’ pour certains…

Cette oeuvre est maintenant un classique de la musique du XXième siècle, mais il faut bien imaginer que 100 ans plus tôt le public et la grande majorité des critiques musicaux n’étaient pas encore préparés et habitués à entendre (et voir) une telle modernité pour l’époque…

L’oeuvre a en effet été créée par les Ballets russes de Diaghilev le 29 mai 1913 au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, avec Pierre Monteux à la direction de l’orchestre. La chorégraphie de Vaslav Nijinski, tout comme la musique d’Igor Stravinsky, plaçant le rythme comme élément principal de l’œuvre, provoquèrent un chahut qui est resté célèbre, ses détracteurs qualifiant l’œuvre de « Massacre du printemps ».

Toutefois, la veille, la générale s’était déroulée dans le calme, en présence de Claude Debussy, de Maurice Ravel et de nombreux autres intellectuels, ainsi que de la presse parisienne.

Le compositeur décrit ainsi la représentation du 29 mai dans ses Chroniques de ma vie : « [J’ai] quitté la salle dès les premières mesures du prélude, qui tout de suite soulevèrent des rires et des moqueries. J’en fus révolté. Ces manifestations, d’abord isolées, devinrent bientôt générales et, provoquant d’autre part des contre-manifestations, se transformèrent très vite en un vacarme épouvantable ».

Igor Stravinsky et Vaslav Nijinski en 1911

À ce moment, Nijinski, qui était en coulisses, debout sur une chaise, criait les indications aux danseurs qui n’entendaient plus l’orchestre.

De son côté, Diaghilev ordonnait aux électriciens d’allumer et d’éteindre les lumières en alternance pour tenter de calmer l’assistance.

Le compositeur est par ailleurs resté très critique vis-à-vis du danseur et chorégraphe, tel qu’il l’écrit dans ses Chroniques en 1935 : « L’impression générale que j’ai eue alors et que je garde jusqu’à présent de cette chorégraphie, c’est l’inconscience avec laquelle elle a été faite par Nijinski. On y voyait nettement son incapacité d’assimiler et de s’approprier les idées révolutionnaires qui constituaient le credo de Diaghilev, et qui lui étaient obstinément et laborieusement inculquées par celui-ci. On discernait dans cette chorégraphie plutôt un très pénible effort sans aboutissement qu’une réalisation plastique, simple et naturelle, découlant des commandements de la musique ».

Cependant, sur le vif, Stravinsky avait approuvé la chorégraphie de Nijinski : « La chorégraphie de Nijinski était incomparable; à l’exception de quelques endroits, tout était comme je le voulais ».

Les « Ballets russes » – Le Sacre du Printemps

Quelques jours après la première représentation du Sacre, Stravinsky tombe malade et doit passer six semaines dans une maison de santé à Neuilly-sur-Seine. Pendant ce temps, le Sacre est accueilli ni scandaleusement, ni glorieusement, à sa première audition londonienne, le 11 juillet.

Ce n’est que l’année suivante, en avril 1914, que le compositeur connaîtra le triomphe. Après une audition en concert à Paris, le musicien est porté dans les rues à bout de bras par ses admirateurs.

Nous vous proposons une très belle interprétation de 2008 du ‘Sacre’, dans sa version chorégraphique originale de Nijinski, avec les décors et costumes reconstitués. Par les ballets et l’orchestre du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, orchestre dirigé par son chef Valery Gergiev.

Comme en 1913… mais dans une ambiance plus calme !

Le Théâtre des Champs-Elysées avait organisé en mai et juin 2013 de nombreux concerts et ballets, dont des représentations du ‘Sacre du Printemps’ bien sûr, pour célébrer le centenaire de cet évènement majeur de l’histoire de la musique contemporaine.

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Nous vous proposons également de regarder ce concert hommage à Igor STRAVINSKY, enregistré début avril 2021 à la Philharmonie de l’Elbe à Hambourg :

A l’occasion du 50ième anniversaire de sa disparition, l’Orchestre symphonique du NDR, placé sous la direction de Thomas Adès, a interprété trois œuvres du compositeur : le Concerto pour piano et instruments à vents avec le pianiste Kirill Gerstein; Apollon musagète (début à 53′); et L’Oiseau de feu (début à 1h28′).

(après la 1ère oeuvre, il y a une pause de 30′, avec dans la 1ère moitié des archives de Stravinsky à New York pour son ballet Apollon musagète)

Le concert sera visible jusqu’au 9/07/2021, pour plus d’informations voici le lien dans Arte.tv / Concert :

https://www.arte.tv/fr/videos/102816-002-A/50e-anniversaire-de-la-mort-d-igor-stravinsky/

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