KOTARO FUKUMA !
photo: récital à Biarritz (extrait Wikipédia)
…Interview du pianiste qui vient de sortir un nouveau CD (Iberia), par « tutti magazine » (extraits)
Interview du pianiste Kotaro Fukuma
Kotaro Fukuma fait partie de ces pianistes qui, dès les premières notes tirées d’un piano, vous entraînent dans un voyage musical contrasté depuis la plus infime délicatesse jusqu’à une énergie contagieuse qui se joue des pièges inscrits sur la portée grâce à une technique brillante mais jamais clinquante. Pour preuve cet Iberia d’Isaac Albéniz édité par le label Éditions Hortus. Ce n’est pas le seul enregistrement du pianiste sorti au Japon, mais c’est le premier à être proposé en France. Rencontre avec un interprète attachant par la sincérité et la poésie qu’il parvient à exprimer par les mots…
Tutti-magazine : Votre enregistrement d’Iberia est sorti en France chez Éditions Hortus le 18 avril 2012. Mais vous avez enregistré ce disque en octobre 2007 et il est sorti au Japon chez Harmony la même année. Comment vivez-vous aujourd’hui ce retour en arrière ?
Kotaro Fukuma : L’année 2007 a marqué une étape importante de ma vie, à commencer par cet enregistrement d’Iberia. J’ai eu l’occasion de jouer les 1er et 4e cahiers de l’œuvre d’Albéniz dans l’une des plus prestigieuses salles de concert de Tokyo. À l’époque les Japonais n’étaient pas très familiers avec cette musique. J’avais 24 ans, et tout cela me paraissait magique, d’autant que l’enregistrement a marqué l’entrée dans une période intense qui m’a projeté dans une tournée marathon de 14 concerts en Afrique du Sud. Le programme était particulièrement dense car je devais interpréter 3 concertos et 2 récitals totalement différents en 3 semaines et préparer également un concert-conférence au cours duquel je jouais des pièces de Takemitsu tout en les présentant. Ont suivi des concerts aux États-Unis, au Japon, en Espagne, en France et mes débuts en Angleterre au Wigmore Hall de Londres. J’ai bien sûr beaucoup joué Iberia après l’avoir enregistré sans jamais me lasser de cette musique dont la passion me motive toujours avec la même puissance.
Avec la maturité et l’expérience acquise en plusieurs années de concerts avec Iberia, la manière dont vous avez abordé cet enregistrement à 24 ans serait-elle différente aujourd’hui, à 30 ans ?
Sans hésitation : oui ! Je modifierais sans doute quelques tempi et certaines nuances, mais cela ne signifie pas que mon interprétation serait meilleure aujourd’hui qu’elle l’était il y a 5 ans. Elle serait simplement différente. Je considère mon disque comme un Instantané. De plus, l’acoustique de la salle dans laquelle je joue et la présence que je peux ressentir sont primordiaux et influent sur ma manière de jouer. En concert, avec Iberia, je cherche à plonger le spectateur dans une ambiance. Les sentiments qui m’habitent varient en fonction des lieux et des gens.
Pouvez-vous définir ce qui distingue votre interprétation personnelle d’Iberia de celle des autres pianistes ?
Autant il est difficile de porter un regard sur soi, autant me voir jouer en concert grâce à la vidéo m’a fait prendre conscience que mon approche d’Iberia était inconsciemment très physique. À ma grande surprise, mon corps ressent et exprime le rythme d’une façon très personnelle qui me distingue sans doute des autres pianistes. Les harmonies fantastiques de la partition constituent une fabuleuse source pour l’interprétation car elles expriment en même temps des couleurs très particulières et une grande sensualité renouvelées dans chaque pièce, voire à chaque note. Le lyrisme est aussi très important dans la musique d’Albéniz et doit être exprimé avec une chaleur très latine, avec âme. Le son se rapproche même souvent de la voix humaine.
Votre approche de la culture espagnole vous a conduit à la pratique de la langue et du flamenco. Peut-on relier la danse espagnole à cet aspect physique qui caractérise votre jeu ?
Le lien entre Iberia et la danse me paraissait naturel et m’attirait. Mais j’ai été sensibilisé au flamenco par une de mes sœurs qui le pratiquait et qui m’a initié, puis j’ai pris des cours à Berlin. Je trouve cette danse théâtrale, dramatique et profonde. Sans comprendre le texte chanté qui l’accompagne, j’en ressens le sentiment mélancolique et nostalgique. Les contrastes d’énergie que l’on trouve à la base du flamenco me fascinent de la même façon dans les spectacles auxquels j’ai pu assister lors de ma découverte de l’Espagne. Mais mon attirance pour ce pays ne se limite pas à la danse et j’apprécie également beaucoup la peinture au point de fréquenter souvent les musées pour revoir des œuvres de Goya ou de El Greco.
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Voici un extrait d’un de ses concerts de 2011, où il interprète la Nocturne n°13 en ut mineur de Frédéric CHOPIN :
Le concert que donnera KOTARO FUKUMA à Méré, le dimanche 24 mars, à 17h, église St Denis, sera sur le thème de l’eau (Schubert, Liszt, Beethoven, Smetana, Thierry Huillet, Takemitsu, Debussy…).
ATTENTION : ce concert RITMY du dimanche 24 mars n’est pas loin d’être complet ! Il est prudent de réserver très rapidement…
Réservations par internet dans ce site : cliquer ici ou par téléphone : ASCL de Méré 01.34.86.10.94
Pour vous rendre à Méré (78490): depuis Paris/Versailles, prendre N 12 direction DREUX, puis sortie « Méré-Montfort »; suivre direction Montfort l’Amaury sur 1 Km environ jusqu’à carrefour vers « Méré-centre » (tourner à gauche); parking devant l’église.