TURINA ENCORE…
« La Oracion del Torero », son titre original, mélangeant les thèmes fort populaires de la religion et de la tauromachie, fut sans contexte une clef dans la popularité de Joaquin TURINA auprès de son public.
Cette modeste « miniature » fut composée en 1925 et dédiée au Quartet de luths, AGUILAR. Impressionné par la faveur que les auditeurs témoignèrent à cette œuvre, TURINA la reprit rapidement et la récrivit pour un quatuor et fit aussi une version pour orchestre à cordes.
Ces reprises restèrent les versions les plus jouées et cette composition devint l’étendard de TURINA, jouée et enregistrée dans le monde entier. Par exemple par l’Orchestre Philharmonique de Mexico, le Manhattan Quartet, l’orchestre symphonique de Hambourg et le Quatuor Hollywood.
La caractéristique la plus évidente de TURINA est que, parmi tous les compositeurs du mouvement nationaliste espagnol, il fut le seul à écrire beaucoup de musique de chambre. Et que, en dépit de l’abondance des thèmes typiquement espagnols mentionnés dans les titres de ses œuvres, conservant une attache réelle à la musique française, il sut, plus, mieux que ses compatriotes, composer en alliant aux couleurs locales un souci d’universalité qui n’enferme pas sa production à l’intérieur des frontières espagnoles.
De moins d’une dizaine de minutes, « La Oracion del Torero », offre une variété de couleurs et d’expressions fort approprié à son sujet dont le compositeur a indiqué le point de départ : « la vision d’un torero en prière dans une chapelle jouxtant l’arène alors que la foule, déjà installée sur les gradins, s’impatiente. »
Nous y sommes : parfois en prière, parfois impatients que le « spectacle » commence ! Au début, justement, tout est calme. Et puis on traverse des épisodes au rythme sensiblement plus exalté avec des sautes d’humeur qui aboutissent à un paroxysme de grande puissance. Mais le travail de prière fait son œuvre et petit à petit, tandis que dans l’arène spectateurs et picadors trépignent, le torero retrouve son calme et la musique s’apaise nous enveloppant d’une douce sérénité. Malgré tout le caractère espagnol très présent tout au long de l’œuvre, l’influence de Debussy, comme très souvent dans la musique de TURINA, est très sensible, notamment dans la présence d’accords de neuvième.
« La Oracion del Torero » met parfaitement en lumière tout autant la rigueur de TURINA qui construit ses morceaux avec beaucoup de soin, que la grâce et la subtilité typiques de son inspiration. La voici, dans sa version pour orchestre à cordes, interprétée par l’Orchestre de Chambre de Bruxelles.
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