JOAQUIN TURINA
Le Quatuor LUDWIG nous a joué en 2010 La Oracion del Torero, une pièce délicieuse que nous avons eu plaisir à découvrir. Elle émanait d’un compositeur que l’on connaît peu en-deça des Pyrénées mais qui fut, pourtant, nourri de toute la verve créative de la musique française de la fin du XIX° Siècle !
Né dans une famille aisée, Joaquin TURINA vécut dès son plus jeune âge dans une ambiance artistique qui fut d’une influence déterminante et excellente sur le futur musicien. À quatre ans, on lui fit cadeau d’un accordéon. Il surprit tout le monde par la rapidité et la facilité avec lesquelles il apprit à jouer de cet instrument. En 1894, il entreprit des études d’harmonie et de contrepoint et composa presque aussitôt de petites pièces.
Son talent d’interprète éclata vraiment au grand jour lorsqu’il joua, en Mars 1897, la Fantaisie de Thalberg sur les airs du « Moïse » de ROSSINI, œuvre dont l’exécution nécessite une grande virtuosité. Cela décida de sa carrière. En 1902, il vint à Madrid pour s’impliquer dans la musique de scène et créa sa première opérette, La Sulamita qu’il avait composée deux ans auparavant.
C’est à Paris qu’il approfondit sa technique de la composition et de l’orchestration avec Vincent d’INDY et Auguste SIRIEYX. Durant ce long séjour de 5 ans, il rencontra Debussy, Ravel et devint ami de Manuel de FALLA et d’Isaac ALBENIZ. Ce dernier l’encouragea à puiser son inspiration dans la musique populaire espagnole et paya de sa poche la publication d’une de ses œuvres, le Quatuor N°1. Joué pour la première fois à Paris ce quatuor remporta un vif succès et marqua le changement de style de TURINA, jusqu’alors influencé par César FRANCK et d’INDY, pour une musique andalouse et sévillane.
En 1914, il retourna à Madrid en compagnie de Manuel de FALLA et travailla comme professeur, pianiste et critique musical au quotidien « El Debate », tout en produisant de nombreuses œuvres : opéras, musiques de chambre, pièces pour le piano, pour la guitare et, aussi, chansons.
En 1931 il devint professeur de composition au Conservatoire royal de Madrid, qui portera son nom après sa mort. En 1943, il prit la Direction de la Musique au Ministère de l’Éducation Nationale. En 1945, il publia « Las nuevas Musas », un traité de composition dans lequel il développait différentes méthodes d’écriture musicale. Il s’éteignit le 19 Janvier 1949.
Joaquin TURINA fut un compositeur prolifique, à l’aise aussi bien dans la musique de chambre que dans les grandes formations. Il produisit toutes sortes d’œuvres, toujours très colorées, méticuleusement soignées et empreintes de ses origines andalouses. Nous vous proposons d’abord le Trio N°2 en Si mineur, OPUS 76 interprété par Vilmos SZABADI au violon, Alexander GEBERT au violoncelle, et enfin Tuomas TURRIAGO au piano…
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, voici une petite curiosité, un tout jeune pianiste interprétant avec une dextérité et un sens musical exceptionnels, même si à un moment il marque une hésitation, une pièce très caractéristique et très connue de TURINA, le Sacromonte…
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